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Témoignage de Justine, auxiliaire de vie artaban

Justine est auxiliaire de vie chez artaban depuis 2010 dans le Pas-de-Calais. Elle nous partage aujourd’hui son expérience. 

Depuis quand travaillez-vous chez artaban ?

Alors, j’ai commencé à travailler au CIASFPA RADAM depuis le 1er septembre 2010 en CDI, et auparavant en juillet août j’étais en CDD pour remplacement durant des congés. 

Est-ce que vous pourriez me décrire une de vos journées type ?

Je commence la 1ere prestation à 7h du matin. Quelque fois j’ai des prestations de 30 minutes ou 45 minutes voire 1h, tout dépend de la pathologie du bénéficiaire. Dans notre quotidien, nous faisons des toilettes simples jusqu’à des toilettes de personnes en mobilité très réduite, ça va même jusqu’au GIR2. Dans cette situation, souvent les familles préfèrent mettre leur famille en maison de retraite parce que voilà, c’est pas facile tous les jours.

Du coup je vais faire 7h, 7h30, ensuite j’ai le temps du trajet, parce qu’on a des inter-vacations entre chaque bénéficiaire.

Ensuite vers 11h, 11h30, on commence à faire les aides aux repas, donc pareil 30 min. Quelques fois les repas sont déjà préparés, quelques fois c’est les repas que les gens prennent au CIASFPA repas. Ensuite,  jusqu’à 13h30 je fais des repas.

Ensuite c’est moi qui prend ma pause, mon propre repas, et je reprends à 14h par exemple par une garde. Du coup pendant les gardes je peux faire des activités manuelles, artistiques parce que j’adore ça et les personnes accompagnées aussi. Parfois j’ai également des gardes de personnes avec une pathologie importante, comme Alzheimer donc là c’est plus de la surveillance. Quelquefois je les fait lire, je fais faire des mots mêlés quand la pathologie n’est pas trop importante.

Ensuite je fais aussi du ménage, parce que les auxiliaires de vie font aussi du ménage, ca fait partie de nos attributions.

Après, vers 18h, on commence à enchainer avec les toilettes du soir. Cela peut être des petites toilettes, la mise en pyjama, on prépare aussi le repas (petite soupe, ou ce que la personne désire).

Moi par contre, ma journée type se finit à 18h, parce que j’ai une vie de famille, j’ai le papa de mes enfants qui part la semaine donc je suis obligée de m’arrêter à 18h pour pouvoir m’occuper de mes loulous. Par contre le week-end, je fais jusqu’à 20h15-20h30.

Sur quel secteur intervenez-vous ?

Alors moi je suis depuis novembre 2023 dans l’équipe autonome “les Indestructibles” sur Sailly Labourse et Labourse.

Comment décrieriez vous la relation que vous avez les bénéficiaires ?

C’est une relation de confiance, parce que quand on arrive chez un bénéficiaire, je dois me présenter, je dis que je viens bien de la société artaban. Avec les démarchages à la porte, les gens ont du mal quelques fois à ouvrir, quand ils peuvent encore ouvrir. Il faut se présenter, mais bon on a notre belle blouse donc ils voient quand même par notre blouse que l’on vient bien de chez artaban. Ensuite, je dirais, en plus de la confiance, il y a des gens qui s’attachent quand même à leur auxiliaire de vie qu’ils ont depuis beaucoup d’années. Mais on essaye (bon je dis bien on essaye puisque c’est parfois difficile) de leur faire comprendre qu’on n’est pas de la famille.

Parce que des fois, il y a des auxiliaires qui s’attachent beaucoup beaucoup, et quand on les perd,  c’est compliqué en fait…

Et vous, il y a des bénéficiaires que vous suivez depuis longtemps ou alors cela change beaucoup ?

Comme et que je suis diplômée, je suis amenée à aller un petit peu partout. Mais j’en ai que je suis quand même depuis longtemps, depuis 2018 je dirais celle que j’ai depuis le plus longtemps parce qu’après les autres personnes sont malheureusement décédées. 

Cette dame est contente quand elle me voit. Quand je lui dis par exemple que ça va être les congés d’été, par exemple, elle me dit « ha d’accord, c’est qui que je vais avoir à ta place ? ». C’est vrai qu’elles perdent un peu leurs habitudes, car elles vont devoir réexpliquer ce qu’il faut faire, où cela se trouve, etc.

Mais j’essaye quand même de ne pas avoir une relation trop intense. Par exemple, je ne veux pas qu’on m’appelle en fait dans ma vie privée. Car je fais la part des choses, c’est des bénéficiaires, c’est le grand père et la grand-mère d’une dame mais pas la mienne. Moi j’ai ma propre grand-mère, mon propre grand père voilà. Je sais faire la part des choses.

qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

Ce que je préfère dans mon métier, c’est déjà de pouvoir communiquer avec les gens, rendre service aux gens qui ne peuvent plus faire ce qu’ils faisaient avant, et quand ils me disent merci, pour moi j’ai tout gagné de ma journée.

C’est une vocation. Quand on me demande de prendre des stagiaires, quand je fais du tutorat et que je vois que même un bonjour c’est compliqué pour la stagiaire, je me dis : ce n’est pas un métier pour elle.

En fait les personnes quand on va chez elles, souvent elles sont isolées, elles ont besoin de parler. Donc au-delà même de faire la toilette de la personne, avant tout c’est des fois de les rassurer, de leur parler, de leur rendre service, à chaque instant quoi ils ont besoin de nous. On va dire que si la famille n’est pas là, on remplace un petit peu la famille. C’est pour ça que des fois, je suis désolée de le dire mais des fois c’est compliqué de garder la barrière. Les gens n’ont personnes à voir, pas de famille… Du coup,il y a Justine, Nathalie, et Isabelle qui sont là et du coup, ça y est, c’est mes 3 préférées. Donc c’est compliqué pour eux de faire la barrière. Mais on leur répète « on n’est pas la famille ».

Est-ce que vous pourriez me donner un mot pour décrire votre métier ?

 Je dirais « dame de cœur ». Désolée mais c’est ce qui me vient en tête. Mon métier, voilà, je l’adore.

Que diriez-vous à quelqu’un pour le convaincre de faire votre métier ?

En fait auxiliaire de vie c’est plus qu’un métier.  C’est rendre service, rendre service en aidant la personne et qu’il y ait un merci derrière. C’est un métier gratifiant, au-delà d’avoir la paie à la fin du mois, je veux dire, le sourire de la personne à chaque fin d’intervention voilà ça veut tout dire, ça veut dire qu’on a été utile.

artaban, qu’est-ce que ça évoque pour vous ?

L’aide à domicile, l’accompagnement à domicile. J’y suis entrée en CDI, j’y reste. artaban ou un autre c’est pareil, enfin dans le métier c’est pareil, sauf qu’artaban il y a beaucoup de choses qui changent, c’est de mieux en mieux, faut dire les choses. Là je suis très contente d’être en équipe autonome, de pouvoir limiter les kilomètres parce que ça engendre des frais et là ça devient compliqué, le carburant tout ça. Au-delà de faire ce que l’on fait, on fait beaucoup de route, et du coup ça génère beaucoup de frais. Du coup, je trouve qu’on est quand même pas mal payé, on a beaucoup de choses enfin je veux dire on a les blouses on a les gants, et quand on a besoin de quoi que ce soit, on va chez artaban.

Selon-vous, quelles sont les principales qualités qu’il faut avoir pour exercer votre métier ?

La ponctualité. La disponibilité et la patience.